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Colloque «Baby-boom: Un passé qui pèse»

Dans les décennies 1940 à 1960, voire encore au début des années 1970, le baby boom fut une divine surprise pour la plupart des contemporains, une reprise substantielle et relativement durable de la fécondité, interrompant un déclin fondamental qui semblait irréversible. Si récemment Jan Van Bavel et David Reher (2010) ont pris les mesures temporelles et spatiales du phénomène, ils n’en soulignent pas moins qu’aujourd’hui encore, les causes en restent très mal connues.

Pourtant, ce passé aux origines incertaines pèse sur nous avec puissance. Depuis longtemps, les démographes alertent le public et les autorités sur l’arrivée à la retraite des générations massives issues du baby boom. Ce «papy boom» apparaît presque systématiquement comme une menace qui venue du milieu du XXe siècle, en vient désormais à mettre en péril les fonds de pension et l’ensemble de l’état social, d’autant que le temps de l’alerte est passé et que ces transitions se vivent très concrètement, là maintenant.

Entre le baby boom et aujourd’hui, il y a des êtres humains dont le parcours de vie a été marqué par de profonds bouleversements. Les membres de ces générations ont été pionniers dans l’émergence de nouvelles trajectoires familiales, résidentielles, professionnelles et socioéconomiques, acteurs de sociétés de consommation, y développant de nouvelles conceptions de l’individu, de l’autonomie, dans des contextes familiaux et politiques par ailleurs très variés.

Dans le cadre de ce colloque, nous proposons une approche en trois temps:

  • l’étude du phénomène du baby boom et en particulier ses causes;
  • l’analyse des trajectoires de vie des baby boomers, à la fois en termes de diversité individuelle et de cohésion générationnelle, comme contribution à l’histoire démographique, sociale, économique, idéologique de la seconde moitié du XXe siècle;
  • la mobilisation de cette perspective du parcours de vie pour comprendre comment se sont constituées les ressources diverses dont disposent les baby boomers pour, aujourd’hui, affronter un vieillissement que, souvent, ils veulent encore nier.