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Transitions et inégalités: Réserve cérébrale et cognitive dans le vieillissement

Nous ne sommes pas tous égaux face à l’émergence possible d’une maladie dégénérative au cours du développement adulte. Pour rendre compte des différences interindividuelles quant à la transition entre vieillissement normal et pathologique, certains auteurs ont postulé l’existence d’une réserve cérébrale, variant d’un individu à l’autre, et largement déterminée par des facteurs biologiques (Saltz, 1993). Pourtant, la susceptibilité à la pathologie, et l’apparition de manifestations cliniques, semblent également expliquées par des facteurs environnementaux tels que le niveau d’éducation, l’achèvement professionnel ou encore le style de vie. Ainsi, et presque par opposition à l’hypothèse de réserve cérébrale, la notion de réserve cognitive a été avancée (Stern, 2002). Cet exposé visera à discuter les notions de réserve cérébrale et cognitive à la lumière de données empiriques récentes qui permettent de les articuler, plutôt que de les opposer. Cette proposition sera illustrée par la question de la transition entre vieillissement normal et pathologique, de même que par les travaux mettant en évidence des mécanismes de compensation neurofonctionnelle chez la personne âgée. Les auteurs insisteront sur nécessité d’adopter une approche intégrant aspects biologiques et culturels pour rendre compte des différences dans le développement individuel.

Catherine Ludwig
Centre interfacultaire de gérontologie & FPSE
Université de Genève
Christian Chicherio
Center for Lifespan Psychology
Max Planck Institute for Human Development
Berlin