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Capital humain, de l’éducation au marché du travail

À l’heure actuelle, le parcours de vie et de travail des individus dépend plus que jamais du capital humain que chaque personne aura pu accumuler au cours de son existence. Ce capital incorpore à la fois des éléments cognitifs et non cognitifs, acquis à l’école ou en marge du milieu scolaire, comme des facteurs culturels ou sociaux. Dans ce contexte, l’accès à l’éducation est un des déterminants principaux des inégalités notamment parce que le niveau des salaires dépend fortement du niveau de formation.

L’école occupe une position ambiguë dans la construction des inégalités. D’une part, elle est un facteur de reproduction sociale étant donné que la réussite scolaire dépend grandement de caractéristiques parentales. D’autre part, l’école est un levier par lequel la société peut redistribuer les opportunités de succès. C’est pour cette raison que l’étude économique de la performance scolaire doit tenir compte d’aspects distributifs.

Dans le cadre de nos recherches, nous avons évalué les performances scolaires en Suisse sur la base de l’enquête PISA. Nous nous sommes notamment intéressés aux différences entre Suisses et migrants, au phénomène de ségrégation résidentielle, c’est-à-dire dans quelle mesure l’accès aux études dépend de son lieu de résidence et à la mobilité intergénérationnelle. Concernant cette dernière, nous cherchons également à en chiffrer les implications financières sur le marché du travail pour celles et ceux qui voient l’accès aux études réduit de par leur position sociale.

Yves Flückiger, Jean-Marc Falter, Muriel Meunier
Département d’économie politique
Université de Genève